On a décortiqué les dernières recommandations pour vous ! Voici notre checklist 7 mai 2020
Auteurs : Olfa Rachdi, Hadi Antoun
Déconfinement et après ?
SARS-CoV2 ?
Depuis le 31 Décembre 2019, date de l’identification des premiers clusters en Chine, une nouvelle zoonose se propage pour devenir progressivement pandémique [1]. Cette dernière implique un nouveau coronavirus (SARS-CoV2) dont le réservoir animal semble être une chauve-souris [2]. La maladie provoquée par ce coronavirus a été nommée COVID-19. [42] [43]
Point épidémiologique
Depuis le 31 décembre 2019 et jusqu’à la date du 5 mai 2020, 3 544 222 cas de COVID-19 (conformément aux définitions de cas appliquées et aux stratégies de dépistage dans les pays touchés) ont été signalés, dont 250 977 décès dans le monde. En France, à cette date nous rapportons 131 863 atteintes et 25 201décès. [3, 4]
Covid-19 et Transmission
La transmission de SARS-CoV 2019 semble en effet très majoritairement liée à la production de gouttelettes, qui vont infecter un sujet « receveur » au niveau des muqueuses nasales, buccales et des conjonctives. Cette contamination peut se faire de manière directe, ou indirecte, via une étape manuportée ou aéroportée. [31]
La transmission aéroportée peut prendre deux formes principales
- Les micro-gouttelettes de salive <5microns
- ▪ produites lors de la parole, de la toux ou de l’éternuement
- ▪ Leur portée peut atteindre un mètre
- Les aérosols
- ▪ ensemble de particules, solides ou liquides, en suspension dans un milieu gazeux
- ▪ peuvent pénétrer à l’intérieur du corps humain à travers le nez, la bouche, les yeux (épithélium conjonctif) et l’épiderme
- ▪ Émettent un nuage de particules supérieur à 50 µm, avec un comportement que l’on peut qualifier de « balistique » [41]
- ▪ Peuvent rester viables jusqu’à trois heures et donc susceptibles de contaminer le personnel ainsi que le patient suivant [41]
Ces modes de transmissions justifient donc au minimum d’un isolement de type :
- « gouttelettes » masque chirurgical empêchant la pénétration de gouttelettes par le nez et la bouche et protection oculaire
- et « contact étendu » surblouse à manches longues, charlotte, gants, avec procédure de déshabillage précise afin d’éviter une auto-contamination à partir des surfaces extérieures de l’équipement de protection individuel [5]
Au quotidien
En tant que chirurgiens dentistes, de part les particularités de nos soins dentaires, nous sommes exposés particulièrement au sang ainsi qu’aux produits biologiques lors de l’exécution de gestes entraînant des aérosols et utilisons des instruments complexes dans un milieu naturellement septique.
Une organisation adaptée doit se mettre en place pour tout espace de consultation afin de réduire le risque de diffusion du virus. Il s’agit de mesures préventives de réduction du risque infectieux.
Un entrainement à ces nouvelles mesures avant d’accueillir les patients semble essentiel.
Étant donné que les patients asymptomatiques peuvent toujours être infectieux au COVID-19, il faut supposer que tous les les patients peuvent transmettre la maladie.
En plus des gestes barrières à respecter par toute la population, ces lignes directrices visent à aider les cabinets dentaires à réduire, et non à éliminer, le risque de transmission des coronavirus pendant la pandémie actuelle pièce par pièce.
Ces lignes sont basées sur les connaissances actuellement disponibles et sont susceptibles d’être modifiées en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques, de l’évolution de l’épidémie actuelle COVID-19.
Accueil
- Installation d’un système de protection anti-projections (vitre, plexiglass…) [6]
- Mise a disposition des masques pour les patients à leur arrivé pour ceux qui n’en portent pas. Ces derniers doivent les garder jusqu’au début du soin et les remettre dès la fin du soin [6]
- Mise à disposition d’un gel hydro alcoolique pour friction obligatoire à l’arrivée des patients et personnels soignants. [6], [7] Le gel doit être versé par l’assistante d’accueil ou à distribution automatique afin d’éviter toute manipulation.
- La prise de température de façon systématique pour le contrôle d’accès au cabinet dentaire n’est pas justifiée vu le manque de fiabilité de cette mesure [8] . Elle est néanmoins recommandée [9], [10]
- Mise à disposition d’un bac pour déposer les affaires du patient à son arrivée (sacs, parapluie…) afin de ne pas les prendre dans la salle de soin. Une friction par une solution hydro alcoolique est nécessaire après cette étape. Le bac est à nettoyer et à désinfecter entre chaque patient par un détergent à la norme de virucidie (NF EN 14476) [6]
- Questionnaire médical modifié Covid-19 à remplir par téléphone de préférence ([50] = COMMUNIQUE DU CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE 6 MAI 2020)
- Limiter autant que possible la paperasserie (devis, factures….) et penser à tout digitaliser [10]
- Stylos à usage unique ou en cas de réutilisation, le nettoyer avec un nettoyant à la norme de virucidie (NF EN 14476). [6], [10]
Salle d’attente
- Idéalement aucun patient sinon deux au maximum séparés de 1,5m ou 2m [10], [11]
- Un temps ne devant pas dépasser quinze minutes dans la salle d’attente peut exceptionnellement être admis. [9]
- Idéalement les patients sont immédiatement introduits dans la salle de soins
Il est possible d’envisager de faire patienter les patients dans leur voiture et/ou en dehors du cabinet puis de les appeler ou leur envoyer un SMS quand ça sera leur tour [10]
- Mettre à disposition dans la salle d’attente une signalétique informative [12]
- Mise à disposition d’un gel hydro alcoolique [6], [7], [14]
- Aération de la salle pendant 15 minutes [11], [23]
- Nettoyage des poignées de porte, des interrupteurs et désinfecter les sièges de la salle d’attente et de la table entre chaque patient et au moins une fois par heure [13], [14]
- Bannir de la salle d’attente meubles inutiles, journaux, jouets [14]
- Limiter l’accès aux sanitaires
Patient
- Effectuer un triage téléphonique approfondi et une anamnèse poussée sur les antécédents médicaux : questions sur des symptômes éventuels (toux sèche, fièvre, agueusie), contact avec des personnes infectées par le COVID-19 ou des personnes en quarantaine durant les deux dernières semaines. [10]
- Classer les patients en 4 groupes A, B C et D en fonction des symptômes développés, de leur état de santé et de leur éventuel contact étroit avec une personne avérée COVID-19. [6]
- Les patients des groupes B, C et D doivent être insérés dans le planning journalier de manière à éviter qu’ils n’entrent en contact avec d’autres patients [6], [13]
- Patient seul non accompagné sauf patients mineurs ou dépendants [10]
- Lavage des mains et gel hydro alcoolique à l’arrivée obligatoires [7], [10]
- Port de masque obligatoire [6], [13] et éventuellement de surblouse, surchaussures et de charlotte
- Il n’y pas de preuve à ce jour quant à l’efficacité d’un bain de bouche avant les soins dentaires visant à réduire la transmission du virus COVID-19. En l’absence d’évaluation chez l’homme , il n’est aujourd’hui pas possible de recommander de manière formelle l’usage d’un bain de bouche antiseptique afin de réduire la charge virale du SARS-CoV-2 dans la cavité orale.
- Le peroxyde d’hydrogène et la povidone-iodée semblent plus efficaces que la chlorhexidine. [10], [14]
- Il est possible d’inviter le patient de se gargariser avec une solution potentiellement virucide, par exemple par exemple avec une solution contenant 1,5 % de peroxyde d’hydrogène (10 volumes) ou de povidone-iodée, conformément aux indications du fabricant. [10], [13], [14]
Equipe soignante
- Lavage des mains et gel hydro alcoolique à l’arrivée, avant et après tout contact avec un patient, après le contact avec les surfaces contaminées et après avoir enlevé les équipements de protection individuels (EPI). [7][10], [40]
- L'équipement de protection individuel (EPI) comprend l'équipement et les vêtements de protection conçus pour réduire au minimum le risque d'exposition à des agents pathogènes et à des toxines.
Utilisez le plus haut niveau d'EPI disponible lors du traitement des patients. Un patient asymptomatique peut toujours être infectieux au COVID-19
- De plus, un véritable noyau d'aérosol ou de gouttelette peut être présent dans l'air de la salle d'opération jusqu'à 30 minutes après une intervention. Cela signifie qu'après une intervention dentaire, si l'opérateur enlève une barrière de protection telle qu'un masque pour parler à un patient lorsqu'une procédure est terminée, le potentiel de contact avec des matières contaminées en suspension dans l'air demeure. [34]
- Une formation et un entrainement pour les procédures d’habillage et déshabillage est nécessaire pour éviter les erreurs et la contamination
1- Masque
- Le port du masque est obligatoire tout au long de la journée et à changer régulièrement en fonction du type de masque. [6], [14], [15][40], et selon la notice d’utilisation du fabricant pour préserver leur efficacité. [16], [30], [32]
- A utiliser en combinaison avec une protection oculaire appropriée (par exemple, visière, lunettes de protection) pour assurer une protection complète des yeux, du nez et de la bouche. [18], [40]
- Le retrait du masque se fait en dehors de la salle de soin. [15], [16]
- Masque sale, endommagé ou difficile à respirer = à remplacer. [15]
- La face externe des masques respiratoires est vite contaminée au contact de patients infectés COVID-19. [17]
- La protection offerte par les masques dépend en plus de leur caractéristiques intrinsèques d’autres facteurs tels que l’adaptation au visage, le port de barbe ou la fréquence ventilatoire [31]
- Un fit check/test d’étanchéité est essentiel afin de s’assurer de la bonne adaptation port du dispositif et d’identifier un défaut majeur d’adaptation au visage du porteur. [32], [16], [17], [37]
- Le GERES (Groupe d’Étude sur le Risque d’Exposition des Soignants aux agents infectieux), la SF2H ( Société française d’Hygiène Hospitalière) et l’IDSA (Infectious Diseases Society of America) recommandent de se laver les mains [7], [16], [17], [33]
- ▪ avant de le mettre
- ▪ après l’avoir mis
- ▪ après toute manipulation
- ▪ après l’avoir jeté (si usage unique) ou déposé (si réutilisable)
A- Masque FFP2: [6] [17], [19], [33]
- ▪ Ou équivalents (par ex. N95, KN95...)
- ▪ Protège le praticien de son environnement en l’empêchant l’inhalation des aérosols
- ▪ Le FFP2 laisse passer une petite partie (environ 8%) de l’aérosol auquel est exposée la personne qui le porte à cause des fuites sur les côtés du masque [30]
- ▪ Le pouvoir filtrant est d’au moins 94% pour des particules de 0,01 à 1 μm. [30
- ▪ Est obligatoire devant un patient porteur/ susceptible d’être porteur du Covid-19
- ▪ Est obligatoire durant les actes générateurs d’aérosols
- ▪ Est obligatoire lorsque l’équipe soignante réalise le bio-nettoyage
- ▪ Est obligatoire lorsque l’équipe soignante réalise l’aération de la salle de soin
- ▪ Peut être porté durant 8h d’affilée (1/2 journée) si non souillé ou mouillé et se conformer à la notice du fabricant
- ▪ En cas de pénurie des masques, il est possible d’associer une visière ou un masque chirurgical par dessus le masque FFP2 afin de permettre sa réutilisation. Une utilisation prolongée implique son utilisation façon continue, pour un maximum de 5 patients entre 8 et 12h et SANS son retrait.
Il s’agit d’un niveau de preuve très faible et la manœuvre nécessite une séquence de retrait correcte et une hygiène des mains avant et après le retrait du masque chirurgical recouvrant le masque FFP2 [33]
B- Masque chirurgical (de type II R)
- ▪ Protège l’équipe soignante des éclaboussures
- ▪ Ne protège pas des aérosols.
- ▪ Expérimentalement, permet de réduire d’un facteur 3 le nombre de particules sub-microniques inhalées par le porteur, mais 40% de ce qui pénètre dans le masque passe par les côtés du masque [30]
- ▪ Ne doit pas être porté devant un patient porteur/ susceptible d’être porteur du Covid-19 [33]
- ▪ Protège le patient des émissions de l’équipe soignante
- ▪ peut être porté durant 4h d’affilée. [16], [17]
- ▪ port en continu requis en dehors des actes générateurs d’aérosols [16]
C- Masque en tissu:
- ▪ Ne doivent pas être utilisés au cours des soins dentaires [16]
- ▪ les études disponibles ont montré des performances moindres que les masques chirurgicaux. [17]
2-Surblouses [19], [20], [22], [23], [24]
Leur port est recommandé lors de la réalisation de soins ayant un risque d’exposition majeure aux liquides biologiques d’origine humaine et lors de soins mouillants ou souillants.
Un soin = une surblouse
Elles peuvent être jetables ou réutilisables.
- Les surblouses jetables
- ▪ en matériaux non tissés seuls ou en association avec des matériaux diminuant la perméabilité.
- ▪ à manches longues et imperméable
- Les surblouses réutilisables
- ▪ en tissu
- ▪ Imperméable
- ▪ doivent être lavées après chaque utilisation à 60°C pendant 30 minutes.
- ▪ une éventuelle stérilisation peut être réalisée en fonction du niveau d’asepsie requis pour le soin. L’utilisation d’un cycle de stérilisation vapeur d’eau à 125°C pendant 20 minutes ou tout autre couple temps-température dont la valeur stérilisatrice F0 (valeur permettant de quantifier l’effet d’un traitement stérilisant (ISO) ) est supérieure à 20 minutes est envisageable, selon la résistance du matériau préalablement testée sur un échantillon. [21]
- ▪ En unité dédiée patient covid-19, l’utilisation individualisée d’une surblouse réutilisable durant un temps donné (ex : une demi-journée) est possible. Toutefois, il y a un risque accru de transmission (patient-patient ou patient-soignant) et de contamination de l’environnement par rapport à l’usage d’une surblouse jetable. [21]
- Tablier en plastique:
- ▪ à usage unique ou lavable.
- ▪ à mettre au minimum lors d’un acte générant une aérosolisation [6]
3- Visières
- Protègent des grosses gouttelettes émises immédiatement par une personne à proximité et face à l’écran.
- Doivent être obligatoirement utilisées en complément d’une protection respiratoire car ne sont pas suffisantes pour protéger des fines particules restant en suspension. [17]
- À mettre avant l’entrée du patient dans la salle de soin [28]
- À enlever après la sortie du patient [28]
- À changer ou à nettoyer entre chaque patient si réutilisable [6]
4- Charlottes
- Leur port est recommandé [6]
5- Surchaussures
- Le port de sur-chaussures n’est pas justifié. [6], [10]
Certaines études ont proposé un ordre dans l’habillage et le retrait des EPI [27]:
Habillage
- surblouse
- masque FFP2 / FFP3
- lunettes de sécurité /visière de protection
- gants (tirés sur la manche de la surblouse)
Déshabillage
- désinfection alcoolique des mains avant de retirer le gants
- retrait des gants (en prenant soin de ne pas toucher sa surface extérieure)
- désinfection hygiénique des mains
- mise en place de nouveaux gants
- retirer la surblouse et la placer dans le conteneur DASRI
- retirer les lunettes / la visière (toucher uniquement sur le côté) et le placer dans la solution désinfectante
- retirer le masque FFP2 / FFP3 (seul le cordon peut être touché)
- retrait des gants (précédé d'un frottement à l’alcool)
- lavage des mains et application d’une solution hydro alcoolique
D’autres recommandations d’experts portant sur la prise en charge en réanimation des patients en période d’épidémie à SARS-CoV2 ont proposé la séquence suivante: [24]
Habillage: en dehors de la salle de soin
- masque FFP2 / FFP3
- Charotte
- Solution hydro alcoolique
- Lunette de protection
- Surblouse + tablier étanche
- Gants
Le déshabillage:
- Retrait de la surblouse/tablier étanche
- Retrait des gants
- Solution hydro alcoolique
- Retrait de la surblouse + surchaussures
- Solution hydro alcoolique
- Retrait des lunettes
- Solution hydro alcoolique
- Retrait de la charlotte
- Solution hydro alcoolique
- Retrait du masque FFP2
- Solution hydro alcoolique
La salle de soin
Déroulement des soins
- Utiliser le plus haut niveau d'EPI disponible lors du traitement des patients pour réduire le risque d’exposition. Un patient asymptomatique peut toujours être infectieux au COVID-19.
- Le travail à 4 mains est fortement recommandé.
- Le plateau technique devra être préparé à l’avance afin de ne pas être amené à ouvrir les tiroirs au cours des soins. Idem pour le bloc opératoire.
- En fonction du type de soin à réaliser nous seront amenés à utiliser le moins possible la turbine, les ultrasons, et tout dispositif susceptible de générer des aérosols visibles ou invisibles
- Contre-angle bague rouge ou bleue sont à privilégier à une turbine [6]
- Utilisez le détartrage manuel plutôt que le détartrage ultrasonique lorsque cela est approprié [10]
- Diminuer le débit d’eau au minimum
- Faire une procédure de stérilisation des instruments rotatifs après chaque utilisation ou utiliser un rotatif jetable [45]
- Éviter les aéropolisseurs en premier temps. [6], [10]
- Généraliser la mise en place de la digue [13]. Lorsqu’elle est mise place, la seule source restante de contamination par l'air provient de la dent en cours de traitement. [34]
- Purger l’instrumentation rotative entre chaque patient. [10]
- L’aspiration à grande vitesse ou chirurgicale doit être utilisée dans la mesure du possible pour tous les actes. [10]
- Les crachoirs doivent être condamnés [6]
- La prescription d’AINS doit être proscrite chez les patients atteints de Covid-19 [44]
Bio nettoyage [30]
- Utilisation de détergeant qui répondent à la norme de virucidie (NF EN 14476). d’efficacité contre Covid-19 et qui sont appropriés pour les surfaces, en suivant les instructions du fabricant. [10], [6]
- Les coronavirus sont sensibles à l’hypochlorite de sodium (eau de Javel) à 0,1 %, aux composés organochlorés à 0,1 %, aux iodophores à 10 %, à l’éthanol à 70 % et au glutaraldéhyde à 2 %, aux 10 composés d’ammonium quaternaire à 0,04 % et aux dérivés phénoliques. La contamination environnementale peut être à l’origine d’une re-contamination des mains du personnel. [24], [49], [50]
- les surfaces contaminées par le SARS-CoV-2 sont facilement désinfectables par un contact de 1 minute avec une solution d’hypochlorite de sodium à 1 % ou d’éthanol à 62-71 %
- Couvrir le clavier de l’ordinateur, du générateur radiologique, capteur radiologique, lampe de polymérisation, poignées du scialytique avec une barrière jetable, flexible et transparente (par exemple une pellicule plastique) et la changer entre les patients. [11]
- Désinfection méticuleuse du clavier d’ordinateur et de la souris après chaque patient.
- Nettoyage de la salle de soin entre chaque patient en portant masque, visière ou lunettes, gants, charlotte et surblouse [30]
- Surfaces de travail complètement dégagées car susceptibles de recevoir des projections et pour les rendre facilement nettoyables [6], [30]
- Lavage-désinfection humide des sols (ne pas utiliser d’aspirateur) par un produit à la norme NF EN 14476 ou à défaut de l’eau de javel à une concentration de 0,5% ou de tout autre produit détergent-désinfectant virucide respectant la norme EN 14 476 pour les virus enveloppés, en suivant les recommandations du fabricant [29], [49], [50]
- Limiter autant que possible la paperasserie (devis, factures….) et penser à tout digitaliser [10]
- Nettoyage fréquent du terminal des cartes de paiement et de la carte vitale, du téléphone portable avant, pendant et après les activités de soins. Ces derniers peuvent être conservés dans un sac en plastique pour facilite leur nettoyage ou les ranger dans un tiroir. [36]
- Rinçage des empreintes à l’eau froide et désinfection avec un produit désinfectant répondant à la norme NF 14 476 ou avec de l’hypochlorite de sodium à 0,5%. Informer le prothésiste de la procédure de désinfection appliquée [46], [49]
Déchets
- Un bac de pré-désinfection avec un couvercle et un carton à DASRI doivent être immédiatement accessibles dans la salle de soin. [6]
- Les déchets de soins et les EPI souillés par du sang seront éliminés par la filière des déchets d’activité de soins à risque infectieux (DASRI). [24]
- Les EPI non souillés par du sang seront éliminés par la filière des déchets ménagers avec une procédure spécifique [24]
Traitement de l’air
- En suisse, il a été est interdit de prodiguer des soins dans des locaux dépourvus de fenêtre ou de ventilation automatique. [13]
- Dans les recommandations du Conseil National de l’Ordre des Chirurgiens Dentistes à la date du 6 mai 2020, il est possible de compenser une absence de fenêtre par une centrale de traitement d’air (CTA) en tout air neuf, permettant un taux de renouvellement minimum de 6 volumes par heure (sans recyclage) [50] , [47]
- Aération obligatoire pendant 15minutes entre chaque patient [6]
La fenêtre ne doit pas donner directement sur un lieu occupé ou un lieu de passage. ([50] = COMMUNIQUE DU CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE 6 MAI 2020)
- Conserver une ventilation permanente minimum des locaux durant les soins ([50] = COMMUNIQUE DU CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE 6 MAI 2020)
- Durant les soins générant des aérosols: ([50] = COMMUNIQUE DU CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE 6 MAI 2020)
- Maintient de la porte fermée
- Aérer au minimum 15 minutes après le soin
- L’utilisation d’un climatiseur ne fait pas l’objet d’un consensus. ([50] = COMMUNIQUE DU CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE 6 MAI 2020)
- Plusieurs organismes recommandent de vérifier le bon fonctionnement du système et de ventiler adéquatement l’ensemble des espaces intérieurs occupés [48]
- L’ASHRAE (L'American Society of Heating, Refrigerating and Air Conditioning Engineers) rapporte que l’interruption complète des systèmes de climatisation pourrait occasionner un stress thermique aux occupants et ainsi compromettre leur défense immunitaire contre le SARS-CoV-2. [49]
- Maintenir de l’utilisation de la climatisation en optimisant la ventilation, soit par le bais de l’ouverture des fenêtres ou du système de ventilation mécanique lorsque présent [49]
- Les ventilateurs sur pied contribuent à la dispersion de gouttelettes contenant du SARS-CoV-2 en présence de personnes infectées, que celles-ci soient symptomatiques ou non. [48]
- Au sujet des sèches mains électriques, L’OMS n’émet aucune spécification sur le risque de propagation du virus à partir de ce dispositif. [48]
- L’air rejeté par l’aspiration doit être traité grâce à un filtre HEPA (filtre haute efficacité) de classe H13 au minimum. A défaut, il faut s’assurer que l’air ne soit pas rejeté dans un local occupé, que ce soit par du public, des patients ou des soignants, ou dans le local où se trouve le compresseur d’air. [6]
En fonction de la configuration des locaux, le compresseur peut lui aussi nécessiter l’équipement d’un filtre HEPA ([50] = COMMUNIQUE DU CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE 6 MAI 2020)
- L'intégration possible de systèmes de purification de l'air est évoquée. Plusieurs appareils ont vu leur apparition sur le marché. Les industriels nous les présentent comme des appareils avec des systèmes « uniques », avec une technologie de pointe, et des efficacités approuvées et validés des laboratoires connus notamment par l’institut Pasteur.
Il semblerait que la seule méthode permettant de décontaminer, voire de stériliser l’air et les surfaces (y compris les sols) être l’irradiation directe par la lumière UV. [31]
- Néanmoins, même si l’idée est séduisante, à ce jour, aucune étude sérieuse n’a prouvé l’efficacité de ces dispositifs ni la supériorité d’un appareil sur un autre vis à vis du Covid-19. Nous devons aussi nous pencher sur les effets néfastes de leur mauvaise utilisation. [38]
- L’aération de la salle de soin pendant 15min après chaque patient reste le plus recommandé [6], [13], [29]
La salle de radiologie [25]
- faire réaliser une friction hydro-alcoolique au patient en arrivant en radiologie [7]
- déterger-désinfecter les surfaces en utilisant un produit détergent-désinfectant virucide à diluer (grandes surfaces) ou prêt à l’emploi en spray (petites surfaces) lors du bio-nettoyage quotidien
- à défaut, déterger avec produit détergent habituel puis désinfecter (après rinçage et séchage) à l’eau de javel diluée à 0,5% de chlore actif (1 litre de Javel à 2,6% + 4 litres d’eau froide) [24], [25], [49], [50]
- tenue de protection pour le personnel adaptée à la réalisation du bio-nettoyage des surfaces (surblouse, gants).
Le bloc opératoire
- Il est fortement recommandé de mettre en place un traitement d’air dans un bloc opératoire polyvalent. Selon la norme NF S 90-351 en vigueur, ce traitement d’air permet d’atteindre une classe de contamination particulaire au moins équivalente à ISO 7
Ce traitement de l’air assure: apport d’air neuf, filtration, surpression, renouvellement de l’air (cinétique d’élimination des particules), régime de distribution [47]
- Il est recommandé de ne pas utiliser des méthodes de traitement de l’air basées sur les UV du fait de leur retentissement sur le personnel [47]
- Il est fortement recommandé de limiter au minimum nécessaire le nombre de personnes présentes dans la salle pendant l’intervention [47]
- Il est recommandé d’utiliser des systèmes permettant de limiter le risque d’aérosolisation lors de la production de fumées chirurgicales (produites par les lasers, Ultrasons, l’électrocoagulation…) [47]
Covid-19 et nouvelle pratique dentaire?
- Changement de notre mode de vie mais aussi de notre mode de travail apportant de renouvelles contraintes à notre activité [40]
- Maintien d’une distance entre les membres du personnel par exemple pendant les repas, sur les places de travail administratif, lors de réunions du personnel, etc. [13]
- Prévoir un planning plus léger permettant d’appliquer les procédures citées précédemment et de limiter le nombre de patients par jour afin de réduire le flux dans le cabinet
- Si plusieurs praticiens, possibilité de décaler les rendez vous afin d’éviter le croisement entre différents praticiens et patients
- Envisagez de mettre en place un point de contrôle de santé quotidien et un journal pour tous le personnel soignant entrant sur le lieu de travail. [11], [22], [23
- Encourager le personnel soignant présentant des symptômes à rester chez soit
- Séance longue pour diminuer le risque de contamination croisée des patients et du personnel dentaire
- Regroupement des actes pour limiter les manoeuvres de désinfection /nettoyage et pour limiter la consommation des équipements de protection individuels
- Adopter un système de check lists pour la préparation des différentes salles, le nettoyage, la désinfection et pour bio-nettoyage afin de ne pas faire d’erreur d’asepsie et donc de travailler dans des conditions de sérénité
- Le coût des nouveaux équipements et des investissements dans du matériel conforme
- Tests de dépistage [26], [10]
- ◦ C’est un domaine en évolution très rapide.
- ◦ Le diagnostic se fait aujourd’hui par technique de biologie moléculaire, par la détection de la présence de l’antigène viral et par les tests de dépistage par sérologie.
- ◦ A l’heure actuelle, il n’y a aucun test de dépistage approuvé par les autoritaire sanitaires françaises et ailleurs dans le monde. Ceux qui existent ont montré une fiabilité limitée.
- ◦ Nous ne pouvons donc les inclure, pour le moment, dans notre activité quotidienne et participer ainsi à l’effort national de dépistage massif
Pour conclure
Partout dans le monde, toutes les manifestations scientifiques ont été reportées. De nombreux congrès ont été annulés pour la première fois de leur histoire. Ces réunions étaient aussi l’occasion pour la majorité d’autre nous de se retrouver et d’échanger.
Fort heureusement, nous avons très vite adopté de nouvelles modalités de travail et d’échange.
L’apprentissage a pris une nouvelle forme et passe essentiellement par le numérique sous forme de visioconférences, via des plateformes spécialisées et les réseaux sociaux.
Il s’agit d’une situation sans précédent, qui requiert de la part de tous responsabilité, adaptabilité, et résilience. Ces moments révèlent, plus que jamais, l’importance d’être unis pour continuer à avancer.
En attendant de se revoir, prenez soin de vous !
Bibliographie
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- Zhou, P., Yang, X., Wang, X. et al. A pneumonia outbreak associated with a new coronavirus of probable bat origin. Nature 579, 270–273 (2020). https://doi.org/10.1038/s41586-020-2012-7
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- https://www.ecdc.europa.eu/en/geographical-distribution-2019-ncov-cases
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- https://www.who.int/gpsc/tools/comment_friction_hydro-alcoolique.pdf?ua=1
- https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=810
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- https://www.ada.org/en/publications/ada-news/2020-archive/april/ada-task-force-assembles-interim-guidance-toolkit-for-dentists-returning-to-work
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