Dr. Sylvie Pereira : "La parodontie est le cœur de la prise en charge de tous nos patients" 6 mars 2023
Associée du Dr. Hadi Antoun, au cabinet du 11 bis Avenue Mac Mahon depuis déjà dix années et conférencière principale de nos sessions de parodontologie, on la retrouvait en novembre dernier à l'affiche d'une intervention en direct de l'ADF. À M-4 de sa première session de l'année, sur Les Aménagements Muqueux sur Dents, focus sur le parcours d'une jeune passionnée dont le monde de la dentisterie n'a pas fini d'entendre parler.
Comment donner le la à un ponte comme le Dr. Hadi Antoun, quand on est une jeune parodontiste de 35 ans ? Challenge relevé par le Dr. Pereira, quand en 2020 elle commence les sessions IFCIA à ses côtés. Grand chelem pour cette jeune spécialiste quand en 2021, elle assure seule sa première session de parodontie. Depuis, ses sessions contribuent à la renommée et la richesse de l'enseignement IFCIA. Mais derrière des cours méticuleux, une pratique sans failles et une technique ultra précise, qui est vraiment le Dr. Sylvie Pereira ? Nous avons voulu, en interne, en savoir plus et vous partager cette découverte. Entre amours de la chirurgie orale, découverte de la parodontie, désirs de voyages, de partage et tennis du samedi, levons quelque peu le mystère sur cette tête d'affiche d'IFCIA qui petite se destinait à une carrière de.. journaliste.
La dentisterie c'est un rêve d'enfance ?
Sylvie Pereira : Pas du tout ! C’est drôle parce que je me souviens d’avoir 7 ou 8 ans et de dire à mes parents que je voulais absolument être journaliste. Je voyais ce métier comme étant une opportunité de voyage pour connaître le monde et, comme j'ai toujours adoré voyager, ça me semblait la profession la plus adaptée pour moi. Journaliste documentaire tu sais ! Alors j’avais demandé à mon père s’il pouvait me filmer en train de présenter la ville où l'on habitait à l’époque, Chaves. C’est une très jolie petite ville romaine, avec plein d’histoire et je trouvais que c’était l’endroit idéal pour ma première vidéo. Il ne m’a pas vraiment prise au sérieux… Donc un jour, j’ai pris sa caméra et j’ai décidé de faire toute seule un documentaire sur la vie quotidienne de mon chat (rire). Je crois que je l’ai encore quelque part chez moi, dans notre maison au Portugal.
Finalement, je ne suis pas devenue journaliste, mais chirurgien-dentiste, et j’avoue qu’en tant que jeune conférencière dentiste, j’ai pu également retrouver ce rêve d’enfance : le bonheur de pouvoir voyager, partager et d’aller à la rencontre des gens.
La parodontologie c'est venu quand et pourquoi ?
Très honnêtement, la parodontologie n’a pas été un domaine avec lequel j’ai tout de suite accroché, contrairement à la chirurgie orale, qui attirait beaucoup plus mon attention. Je pense que comme la grande majorité des élèves de troisième année, je trouvais cette discipline un peu chronophage, avec tous ces détartrages et surfaçages radiculaires, en plus, sur des patients qui ne me semblaient pas très motivés à l’hygiène orale. C’est au fur et à mesure qu’on a commencé à développer plus en détail ce sujet. J’ai toujours eu des professeures extraordinaires dans ce domaine (oui, toutes les enseignantes en parodontologie de mon cursus en dentaire étaient des femmes...), c'est là que j’ai compris l’importance de la parodontologie, non seulement d’un point de vue buccal, mais également d’un point de vue de santé générale.
À 20 ans, je ne comprenais pas encore bien la parodontologie, j’avais le sentiment d’être là pour aider mon patient à se laver les dents. Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’être là pour aider mon patient à conserver ses dents. Et c’est ça la magie de la parodontologie : pouvoir recréer, réparer ou régénérer des tissus qui ont été perdus ou endommagés, pouvoir sauver des dents quelques fois considérées comme des dents déjà condamnées, où aller encore plus loin, et pouvoir aider à améliorer certaines maladies systémiques par des gestes parfois si simples. C’est ça la parodontie : le cœur de la prise en charge de tous nos patients.
Avant d'intégrer le cabinet Hadi Antoun, tu peux un peu nous parler de ton parcours post études ?
Après avoir obtenu mon diplôme de Docteur en Chirurgie Dentaire à Porto en 2011, j’avais une chose claire dans ma tête, c’était de développer le plus possible mes connaissances dans le monde de la parodontologie. J’ai alors poursuivi mon cursus universitaire par un Certificat d’études supérieurs en Parodontologie à Paris VII, un Master en Parodontologie à Paris VII et un DU de parodontie clinique à Paris V. Mais c’est en 2015, que j’ai eu la chance d’intégrer, ce que je considère être la meilleure formation que j’ai faite jusqu’à présent, le Master en aménagement muqueux à Bologne, en Italie. Une vraie expérience de vie, où j’ai rencontré des confrères et des consœurs de cinq continents différents, certains qui sont restés des amis pour la vie. Mais c’est là aussi où j’ai rencontré ma vraie passion, celle des aménagements muqueux autour des dents, qui m’a été transmise par une équipe merveilleuse, aussi passionnée et désireuse de transmettre au moindre petit détail. Et j’en profite pour remercier mon mentor, le Prof. Giovanni Zucchelli et toute son équipe d’avoir toujours partagé leurs connaissances sans limites.
Tu as des passions en dehors du cabinet ? Des choses que tu adores faire sur ton temps libre ?
Du temps libre, c’est quelque chose que j’ai l’impression de ne jamais en avoir ! Je finis toujours par l’utiliser pour avancer sur la préparation d’une conférence, d’un cours ou d’une formation... mais j’essaie de plus en plus de me poser certaines limites. Ces dix dernières années j’ai consacré beaucoup de temps et d’efforts à ma vie professionnelle, aujourd’hui j’ai envie de profiter un peu plus de ma vie personnelle.
Je fais du tennis le samedi, je consacre le dimanche à ma famille et je profite de chaque jour férié, de chaque pont ou de la moindre petite excuse pour voyager. J’adore voyager !! J’aime la nature, j’aime l’aventure et la découverte. J’ai fait du surf, maintenant j’ai commencé des cours de kitesurf. Encore une autre excuse pour pouvoir m’évader ;)
Ton intervention en direct à l'ADF en novembre dernier a beaucoup fait parler d'elle, tu peux nous dire quelques mot à ce sujet ?
C’est toujours un honneur d’être invitée à cette session, d’autant plus que les démonstrations en direct sont très appréciées par le public. J’avais déjà eu l’occasion de faire ma première intervention en direct à l’ADF en 2018, mais j’avoue que celle-ci m’a fait particulièrement plaisir, car j’ai pu traiter l’un de mes sujets préférés, la chirurgie mucogingivale.
Est-ce que j’étais stressée ? Oui, bien sûr. Mais ça fait du bien un peu de stress quand il est bien mesuré. Et puis, j’étais aussi très heureuse de partager ce moment en équipe, entre amis et aux côtés de deux grands autres praticiens, Dr. Béchara et Pascal (ndlr, Karsenti), qui ont rendu cette intervention tellement fluide et passionnante et que je remercie profondément. Une belle expérience, mais aussi un vrai challenge, celui de prouver que j’étais capable. Merci à Brenda pour sa confiance. J’en garde un merveilleux souvenir.
C'est quelque chose que tu aimerais reproduire ? Quel serait le next stage d'un tel événement selon toi ?
J’ai eu la chance de vivre cette expérience déjà deux fois, alors ça me ferait plaisir que d’autres jeunes parodontistes talentueux puissent avoir également l’opportunité de profiter de ce moment inoubliable. Le next stage ? Honnêtement, je ne sais pas… Je suis déjà très fière de tout ce que j’ai accompli jusqu’à présent et je pense qu’aujourd’hui je peux dire que je me sens déjà réalisée professionnellement. Tout ce qui viendra dans l’avenir, ça sera du bonus et du bonheur.
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